Le thon rouge, encore...

Le thon rouge, on vous en parlait il y a peu de temps, se fait rare. Sa pêche en est même interdite désormais jusqu’à fin 2006, en Méditerranée comme dans l’Atlantique. Pourquoi ? Et bien le quota accordé à la France pour les navires immatriculés dans un port méditerranéen est atteint, on arrête les dégâts ! Ce sera bientôt le cas pour le quota dans l’Atlantique. L’arrêté du ministère de l'Agriculture et de la Pêche, daté du 15 septembre, précise aussi que "la conservation à bord, le transbordement et le débarquement de thon rouge provenant de l'océan Atlantique à l'est de la longitude 45° O et de la Méditerranée sont également interdits pour ces navires".

Les organisations écologistes comme Greenpeace et le Fonds mondial pour la nature (WWF) mais aussi les scientifiques estiment que l'espèce est en danger en Méditerranée en raison de la surpêche, ce que contestent les pêcheurs. Greenpeace a réclamé fin août un "arrêt immédiat de la pêche au thon rouge" et des "mesures urgentes" pour reconstituer les stocks menacés de l'espèce, au terme d'une campagne de recherche et de sensibilisation de trois mois en Méditerranée. A Marseille, cette campagne a fait des vagues auprès des thoniers qui ont vivement protesté contre ce qu’ils considèrent comme de la désinformation.

Pourtant les chiffres sont là… En dépit de la baisse des captures officiellement déclarées depuis 1996, les prises mondiales continuent d'avoisiner 53 000 tonnes par an dans l'Atlantique Nord et la Méditerranée, selon les experts. Or la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique a imposé des quotas de 32 000 tonnes. On est loin du compte !