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h2o, mon amour
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25 août 2006

EDITO : triste spectacle à Marseille !

Les thoniers avaient annoncé un « feu d’artifice » pour répondre à la venue de Greepeace dans le port de Marseille… et ils l’ont donné, ce spectacle. Mais il ne fut pas beau à voir !

rainbowOn n’est pas forcément d’accord avec toutes les prises de position de l’organisation écologiste, d’ailleurs je ne les connais pas toutes, pour commencer… Mais tout de même, parfois, il y a des choses qui ne se font pas. Comme, de façon très basique, hurler d’une voix éraillée « intégristes écologistes » aux malheureux membres de Greenpeace à bord du Rainbow Warrior II, encerclé par des bateaux de pêche ! Surtout alors que ceux-ci ne venaient dans le port de Marseille, où ils ont été reçus vertement (sic), que pour effectuer une mission d’information auprès du grand public.

L’objet du conflit : des thons. De malheureux thons rouges de Méditerranée dont le nombre décroît dramatiquement. Vous me direz, on se fiche pas mal de ces pauvres thons, tant pis pour eux… Peut-être mais une espèce qui disparaît, c’est un écosystème fragilisé, etc, etc… Et cela mérite tout de même une conversation sereine entre les différents acteurs pour assurer une meilleure gestion de cette ressource !

Une attitude si peu constructive de la part des pêcheurs ne leur fait guère honneur, d’autant qu’il s’agit bien d’une question de survie de l’espèce, pas d’une volonté de l’organisation écologiste d’empêcher les pêcheurs de pêcher en rond… D’après le président du Syndicat des thoniers, "Greenpeace mène une campagne de désinformation et d'intoxication sur la gestion du thon rouge en Méditerranée". Malheureusement, c’est faux.

thonLes chiffres, les voici. Le thon rouge est surexploité à un rythme effréné (et illégal) et le risque d’effet boule de neige (inverse) existe bel et bien. Le stock de thon rouge est au bord de l'extinction, les spécialistes estimant à 25 000 tonnes par an son potentiel de production alors que le volume des captures se situe depuis une décennie autour de 50 000 tonnes par an. A terme, cette pratique n’est donc pas durable car les 25 000 tonnes supplémentaires pêchées réduisent un peu plus chaque année la capacité de production du stock.

Et le pire… le pire… C’est que, s’il n’y a plus de thons… Plus de thoniers ! Ils auront beau crier au chantage, hurler à Greenpeace que ce n’est pas charitable de les pointer ainsi d’un doigt accusateur, ils n’éloigneront pas d’eux un fait désormais avéré : s’ils continuent comme ça, ils n’auront plus de quoi vivre ! Pour l’instant, ce sont les pêcheurs plaisanciers des Bouches-du-Rhône qui tirent la sonnette d’alarme, n’ayant pêché aucun poisson de plus de 100 kg cette saison… Mais après ?

Du coup, car la discussion doit bien avoir lieu, le Fonds mondial pour la nature (WWF), Greenpeace et la Fondation Nicolas Hulot (FNH) ont lancé hier un appel pour la tenue d'une table ronde sur le thon rouge avec le ministre de la Pêche, les associations environnementales, les organismes scientifiques et les professionnels de la pêche. Faute de discussion sur place, on va parler dans un bureau, où les jurons fleuriront sans doute moins !

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