Chapeau Al Gore !

Chapeau Al Gore, vraiment chapeau ! Dans "Une vérité qui dérange" réussit à exposer les tenants et les aboutissants du réchauffement climatique, démontrant par A + B comment les gaz à effet de serre fonctionnent, comment les glaciers fondent et pourraient chambouler les courants marins, donc les climats de la planète entière… Bref, convaincant.

Pourquoi ?  Parce qu’il ne joue pas seulement sur la corde de la culpabilité qui nous secoue pour aussitôt nous paralyser. Que faire face à l’ampleur des changements qui nous attendent, à quoi servent ces gestes quotidiens dérisoires ? Non, il ne joue pas seulement sur ce registre et utilise aussi la corde de la responsabilité. Il est possible de changer les choses, oui, et à nous d’orchestrer ces évolutions.

Un exemple. Al Gore démonte littéralement l’argument selon lequel il faudrait choisir entre la croissance économique et la protection de notre planète. "D’abord, si nous n’avons pas de planète…" Et puis surtout, au bout d’un de ses diagrammes si efficaces, l’on voit que les constructeurs automobiles asiatiques se fixent des exigences en matière de respect de l’environnement bien plus hautes que leurs homologues américains… Et pourtant Toyota et Honda se portent beaucoup, mais alors vraiment beaucoup mieux que Ford ou General Motors ! Tiens tiens, ce n’est donc pas incompatible… George W. Bush, écoutez, Al Gore démonte les bases de votre refus de Kyoto, c’est tout de même important !

Le choix d’un exemple américain n’est pas innocent de sa part (ni de la mienne ;-) ). Ce film est déjà frappant pour nous, dans notre petit Hexagone. Mais nous avons déjà des "chiens de garde", façon Nicolas Hulot, Yann Arthus Bertrand ou même (même) José Bové… Qu’on les aime ou non, pris séparément bien sûr ! Nous avons déjà un début de commencement d’embryon de prise de conscience. Et l’écologie devrait compter dans l’élection présidentielle.

Mais là-bas ? Où en sont-ils ? Ils en sont à attendre qu’un Arnold leur secoue le cocotier ou qu’un maire de telle ou telle ville engage des actions locales pour respecter les accords de Kyoto à son échelle, quand son administration fédérale snobe obstinément ce texte international. Du coup, le réalisateur du film a pris l’initiative de mettre des conseils pratiques au générique de fin ! Du bon sens, guère plus, mais c’est déjà beaucoup pour un pays qui roule en hummer gigantesque en ville et qui ne marche pas…

Ne tapons pas seulement sur l’Oncle Sam, la Chine aussi promet de belles perspectives de pollution. Parce que nous n’avons pas le droit d’interdire aux pays en développement de s’épanouir (économiquement, socialement, etc), nous ne pouvons leur donner de leçons. Pas d’une façon mal intentionnée en tous cas… En revanche, nous pouvons leur dire "regardez, on a franchement rien inventé ! Par contre, ensemble, on peut ré-inventer notre façon de vivre, de nous chauffer, de boire, de consommer, d’utiliser des appareils électroniques, de rouler propre, etc…"

Facile à dire ? Oui, mais ça fait du bien quand c’est l’ex-futur président des Etats-Unis qui le dit, le démontre, et nous convainc qu’il a raison. Est-il nécessaire de préciser que la salle de cinéma était pleine à craquer et que nous avons applaudi à la fin de ce plaidoyer bien construit, efficace et pédagogue ?

Comments

[Connie]

Sans la parenthèse ça ira mieux mais je ne crois pas que l'article vous sera utile :

http://www.marianne-en-ligne.fr/exclusif/virtual/monde/e-docs/00/00/78/20/document_web.phtml

[Marie]

seul problème (après avoir cliqué), le lien n'existe plus. pourrais-tu nous l'envoyer par mail (à cécile, noémie et moi) ? ciao !

[Marie]

ça fait partie d'un post à venir... patience... merci pour le lien :-)))

[Constance]

Tiens en parlant d'Al Gore il a été nommé conseiller de G. Brown en matière d'environnement à la suite du rapport Stern (j'avais fait un article dessus à marianne si jamais tu veux t'en servir pour h2O http://www.marianne-en-ligne.fr/exclusif/virtual/monde/e-docs/00/00/78/20/document_web.phtml)