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h2o, mon amour
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5 août 2006

La fleur et l’incinérateur

Je m’en vais vous conter une histoire sans âge. Elle retrace le parcours, poétique et géographique, des déchets de la bonne ville de Marseille. Ou plutôt la lutte qui entoure ces augustes détritus.


d_charge_sacIl était une fois des Marseillais qui vivaient et produisaient des déchets. Ils étaient très nombreux, donc ils en rejetaient des tonnes, hors de leurs murs. Ils les laissaient reposer en paix dans de grandes décharges à ciel ouvert. Parfois quand le Mistral se levait, il re-décorait le paysage avec des sacs plastiques un peu partout.


On croyait avoir trouvé une solution : un incinérateur. Eurêka ? Mais les habitants des communes voisines de la bonne ville de Marseille ne voulaient pas le voir s’installer près de chez eux. C’est trop moche, disaient-ils dans leur langage un peu brut mais efficace. Les élus locaux et présidents du Conseil Régional et Général ont décidé de guerroyer à leur côté.


La belle ville de Fos-sur-Mer fut choisie. Mais elle détenait déjà le triste record de pollution estivale de 2003, et peut-être de celle de 2006… Un incinérateur, peut-être moins hideux qu’une décharge à ciel ouvert, n’arrangerait rien aux sorts de ses habitants, comme des nombreux groupes de mercenaires le soulignèrent, ici, ici, ici ou encore là. Ca pollue, ça pue, disaient-ils dans leur langage un peu brut mais efficace.


lys_maritimeUne seule chose put arrêter l’arrivée de cette installation. La décision du juge des référés du Tribunal de Grande instance d’Aix-en-Provence. Ou plutôt une fleur, le lys maritime, une espèce végétale non cultivée qu’il s’agissait de protéger sous peine de retombées fort fâcheuses, car un arrêté interministériel de 1994 interdisait sa destruction, coupe, mutilation ou son arrachage. L’Europe ajouta à la liste : son transport. C’était du sérieux…


A défaut de se soucier de la santé des populations, la justice s’inquiéta donc pour la nature. Ouf, disaient les anti-incinérateur-moche-et-qui-pollue dans leur langage…


Mais au fait : qu’advint-il des déchets marseillais ?


M.S.

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